La Grande Tribu

Epopée burlesque dans le New York des années 1950 avec Ange Rosso, petit artisan et sonneur de biniou dans le Bronx, buveur invétéré, personnage mélancolique et attachant, sensible aux beaux yeux de la belle Mildred. On y croise les minorités partageant les vieux appartements pittoresques, Noirs, Irlandais, Italiens… La Bretagne est là, tapie entre les lignes du roman, ou dans les chants hurlés dans les effluves d’une nuit. Un long flashback nous ramène au maquis de la guerre là-bas au pays, libéré par les soldats US. Cela grouille, cela vit, cela chante. Dans une veine beat très personnelle, c’est un roman truculent écrit par un homme au grand cœur.

 

 

Youenn Gwernig (1925-2006) est un poète breton, joueur de cornemuse et sculpteur sur bois. « Je suis le plus grand poète de Bretagne, disait-il, 1,92 m ! » Drôle, mélancolique, humaniste, il a laissé de magnifiques textes, souvent mis en musique et repris par toute la mouvance folk.

Parti à la fin des années 1950 pour New York, il y restera une douzaine d’années, avec sa famille. Il puisera dans cet exil américain de nombreuses influences et la matière de son unique roman : La Grande Tribu. Il continue d'incarner la figure du beatnik breton, épris de liberté, non conformiste, un homme de rencontres et avec ce roman, un formidable raconteur d’histoires.

 

Youenn Gwernig a été le dernier proche ami du grand écrivain Jack Kerouac, amitié racontée en correspondances retranscrites et traduites et en images par le photographe René Tanguy dans le beau-livre paru chez Locus Solus en 2016 : Sad Paradise, la dernière route de Jack Kerouac.