« J’étais enseignante en Kabylie quand mon grand-père, Joseph Larzul, est mort. C’était le 15 décembre 1975, il avait 75 ans. J’en avais 22. Je venais de lire Le Cheval d’orgueil, de Pierre-Jakez Hélias, que ma grand-mère et lui m’avaient envoyé : “Si tu veux savoir comment nous avons vécu notre jeunesse en pays Bigouden, lis ce livre…” »
Ainsi débute le récit de Dominique Larzul-Martre, petite-fille des célèbres conserveurs Larzul à Plonéour-Lanvern, Finistère. À partir des entretiens collectés sur place, quand elle était étudiante en ethnologie à Paris, elle retrace la chronique d’une conserverie au fonctionnement typique du monde rural.
À côté de notations intimes sur son rapport sensible avec cette histoire familiale, l’autrice choisit de mettre en scène les personnages qui ont fait l’usine au long du XXe siècle : beaucoup de Bigoudènes d’abord, dont l’activité rémunératrice change leur rapport social, et des hommes à diverses fonctions, ouvriers, cadres, commerciaux. Le ton de ces personnages, tout en échanges truculents et souvent émouvants, rend la chronique sensible et intéressante. Dans l’esprit justement du classique Cheval d’orgueil.