Les tambours de l’âme

Après un engagement auprès des migrants à Paris et des populations au Mali et au Cambodge, Marc LEDRET a co-fondé en 2006 du café-librairie « L’Autre Rive », à Berrien dans le Finistère. Ce repaire dans la forêt deviendra un haut lieu de culture, d’échange et d’éducation populaire, sa renommée dépassant la Bretagne. Il l’a tenu pendant 14 ans, avant sa mort en 2020. Il a été également le co-fondateur de la Fédération des cafés librairies de Bretagne (Calibreizh). Sa compagne Katita REYNES lui a rendu hommage dans un livre publié en 2021 aux éditions Locus Solus, Cakes en forêt.

Pour son premier et unique roman, l’auteur dresse une fresque en lien avec les crises du XXe siècle, révolution spartakiste, montée du nazisme, guerre d’Espagne, Résistance, camps, luttes clandestines et intestines au sein des mouvements de la sphère anarchiste et communiste.  Ses personnages aux quatre coins de l’Europe, qui se croisent puis se perdent, sur deux générations, incarnent la force des engagements pour la justice et la fraternité humaine.

Le fil conducteur en est le personnage de Hans, jeune Allemand idéaliste et passionné. Sa vie est mouvementée comme le siècle. Spartakiste pendant la révolution de 1919 à Berlin, après un passage par le communisme, il devient anarchiste pendant la guerre civile espagnole et le reste sa vie durant.

Lui et ses proches vivent la montée du nazisme, la guerre, les camps… ceux de la mort, là-bas dans l’Est, mais aussi les camps bien français qui dans le sud emprisonnent les anciens des brigades internationales et les républicains espagnols vaincus. Certains seront du putsch contre Hitler, d’autres rejoindront les maquis.

Anton, Anna, Théo, Niéves… : dans une construction brillante, tout en chassés-croisés d’une époque à l’autre, on suit plusieurs trajectoires, toutes engagées dans l’action directe, la résistance, la clandestinité. On suit avec passion leurs amitiés et leurs amours, les rivalités et les haines, le mensonge et l’héroïsme. On passe d’un pays à l’autre, jusqu’à traverser la Méditerranée pour assister aux ignobles massacres de Sétif.

 

• un roman qui donne chair à des pans entiers de l’histoire (cf L’Espoir de Malraux…)

• une écriture cinématographique, en flash-back/forward (cf les fresques de Ken Loach, Bertolucci…)

• un plaidoyer pour l’utopie comme carburant de la dignité humaine.